C’est le régiment le plus prestigieux de l’armée, mais c’est surtout le seul dont l’effectif est réparti entre deux casernements. Le chef de corps, son état-major et les premier et second escadrons sont cantonnés dans les dépendances du palais. Les troisième et quatrième escadrons sont en garnison à Rimaton, place d’origine de l’unité.
Le chef d’escadron Drommir qui commande la forteresse y avait fait toute sa carrière. Jeune aspirant, il fut affecté au 4e RH ; il était le capitaine du 3e escadron lorsque le Duc choisit d’attribuer au régiment la charge des escortes d’honneur et de sa sécurité ; alors que tous se réjouissaient de l’honneur qui leur était fait et de leur transfert à Nouvelle Vernes, il demanda audience au chef d’escadron Dubosis.
« Mon commandant, on ne peut demander aux seuls autochtones micmacs de sécuriser la frontière, d’empêcher les incursions des troupes de l’Amirauté.
— Ils se battront pour leur territoire, car les matelots sont toujours accompagnés d’auxiliaires mohawks.
— Je n’en doute pas, mon commandant, mais ce sont des nomades, il est illusoire d’imaginer qu’ils vont se sédentariser devant la ville pour s’opposer à son annexion par l’Amirauté.
— Évidemment, évidemment, il faudra envisager d’affecter une autre unité à ce site.
— Si vous permettez mon commandant, je pense qu’il serait plus efficace de maintenir un escadron ou deux à Rimaton. Je suis volontaire pour rester ici.
— Je vais y réfléchir, vous pouvez disposer, capitaine. »
Il confia à ses chefs de peloton : « J’ai fait cette suggestion, car je préfère mille fois user mes fonds de culotte sur une selle plutôt que faire les cent pas dans des antichambres de palais. »
Le chef d’escadron Dubosis fit part au colonel Alexi Du Chantour de son idée.
Le colonel Du Chantour exposa son raisonnement au duc.
Le duc entérina la proposition, promut Du Chantour au grade de général et le prit comme conseiller.
Dubosis fut nommé colonel, chef de corps du 4e régiment de Hussards.
Drommir devint le chef d’escadron de la garnison de Rimaton, composé des 3e et 4e Esc.
On affecta au 3e escadron le capitaine Hongrin, joueur invétéré, persona non grata à Nouvelle Vernes.
Depuis on affecte volontiers les officiers jugés indésirables dans la capitale à ces escadrons situés à près de cinq cents lieues.
Ainsi en l’an 177 de la nouvelle ère, étaient en poste au 4e escadron :
Le chef d’escadron Rémi De Busabas, troisième fils du marquis. Il avait intrigué auprès du général Du Chantour afin d’obtenir le commandement du 4e RH ; avec son insistance et ses constants rappels de sa filiation, il agaçait le général qui en référa au duc lequel décida que :
« Puisque le fils de môssieu le marquis ne se plaît pas au 1er Hussard et veut commander au 4e qu’il aille commander un escadron au trou du cul du monde !
— Sire, c’est un poste pour un capitaine.
— Justement si son père vient plaider sa cause, je pourrais l’inviter à être satisfait qu’il ait gardé son grade. »
C’est à la requête du chef d’escadron Drommir – la troisième – auprès de qui il avait fait toute sa carrière que l’adjudant-chef Massin avait été nommé à la tête du 1er peloton avec le grade d’aspirant, faisant de lui un des rares officiers sortis du rang. Homme de terrain comme son mentor, il avait une longue expérience des patrouilles et des escarmouches avec les matelots. C’est à son goût pour ces accrochages qu’il devait son surnom « le baroudeur ».
Le 2e peloton était commandé par le sous-lieutenant de Montsolt, le 3e par le sous-lieutenant Mirdos et Le 4e par le lieutenant Léonas.
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